Marché, Rome

Je déambluais parmis les innombrables petites boutiques à l'italienne dans ce quartier. Une véritable cacophonie que c'était, la plupart des sons de cette époque ne m'était toujours pas familier, et le calme serrein à la demeure de mon maître me manquait un peu plus ces derniers temps.
Il y avait quelques jours, j'avais laissé mon armure dans une de ces boutiques, et avait enfilé des vêtements plus qualifiés comme étant 'normaux' ici. Étrangement, je n'ai plus jamais revu cet habit si caractéristique. J'ai bien cru l'avoir revu, accroché à une porte d'un des magasins. Je m'attardai et mes yeux scrutaient les moindres petits détails, j'en conclus qu'elle n'était pas mienne, trop de différences. J'entrai tout de même, l'armure de samouraï dans mes mains et demanda à voix haute:

-Combien?

C'est alors que je vis que toute la boutique était basée sur mon époque. Tout y était, j'aperçut même un sabre, pas comme le mien, mais il ferait l'affaire.

-Et le sabre?

Une madame derrière le comptoir me répondit et j'en fus estomaché. Le tout? Beaucoup trop pour être cité ... Je m'enfuis alors avec mes origines, et biffurgai dans une ruelle. J'entendis bien assez vite des jurons italiens, toute une foule s'accumulait dans l'entrée de la ruelle où je m'étais engoufré. Dans quoi me suis-je jetée? J'entendis une voix en moi me dire que c'était pour mon passé. Le passé. Ce que j'étais, ce que je resterai, ce que je voulais faire revivre. Un peu du mal du vole que j'avais comis s'était envolée et je m'enfuis à toute jambe, tournai dans un coin et enfilai ce vêtement si cher à ma mémoire. J'entendis un peu trop clairement les marchands qui s'emmagasinait dans la ruelle par ma faute et courrai comme si ma vie en dépendait. ... Pas tout à fait faux peut-être. Je ne sais ce que ces gens peuvent commetre à près tout.

Je marchais dans la ruelle du marché dans cette ville que je connaissait très bien, mais qui en même temps m'aliénait. Certes, je connaissais ses petites ruelles et ses rues principales, mais ce n'éatit pas chez moi. Ce n'était pas la ville où j'ai grandit. On me disait que c'était Rome, mais je ne pouvais pas y croire. Je n'y croit toujours pas. Peut-être suis-je dans un monde qui ressemble au mien. Si c'est le cas, César viendra sûrement pour le prendre aussi. Il pourrait me rammener chez moi en même temps. Peut-être que...

-Ouffff

Un femme vient de me foncer dedans! Nous tombâmes à la renverse; moi sur mon dos et elle son ventre. Elle avait l'air pressée, mais elle m'aida tout de même à me relever. De par son visage, je déduis qu'elle venait d'un pays oriental.

-Ça va, madame ? Puis-je vous aider ?

Je m'époussetai rapidement et proposa mon bras pour aider la jeune dame que j'avais renverser accidentellement. Je l'a pris par le pognet et l'amenai dans un coin où la foule ne pourrait nous voir et jetai un coup d'oeil derrière le mur. Les gens avaient augmenter en nombre, solidaire le monde ici.
Je décidai de tout lui dire, pour éviter la suprise quand elle va voir la cause qui me faisait courir.

-Des gens m'en veulent, ils me poursuivent, pour me tuer? Je ne sais pas. Je repris mon souffle et continuai, et désolée.

Sur ce je la poussai devant la foule pendant que je m'enfuyais à toute jambe. J'espèrais qu'elle ne m'en voudrait pas, mais elle semblait avoir les traits des gens ici, et peut-être arriverait-elle à les calmer ... Mais c'était mon opinion ça.

-Vous allez devoir vous arrêter ici.

Alors qu'elle déambulait dans les rues, comme une fuyarde, je me mis directement devant elle, les bras en croix. Elle n'allait pas tarder à savoir ce qu'il adviendrait d'elle. Et l'autre aussi....

Avant même que je ne puisse lui répondre, elle m'avait poussée devant l'émeute. Une bonne dizaine de personnes outragées s'avançaient et moi, j'étais dans leur chemin. Je devais avoir l'air bête, encore dans mon armure après la fête du nouvel an et j'étais debout là, trop surprise pour faire quelque chose. Je me maudis intérieurement. Pendant toutes ces années, on dirait que je n'étais plus la guerrière que j'étais avant. Quand je me repris, une madame au visage rouge se trouvait juste devant moi. Elle me dit, en italien,

-Toi ! Tu a vu une jeune femme aux airs orientals ? Elle m'a volé deux objets très chers !

Une voleuse !? Ça, elle ne me l'avait pas dit...

-C'était une jeune femme...?

-Oui, oui !

-Avec de longs cheveux noirs ? Et les yeux bridés ? Elle portait une armure plutôt exotique ?

-Quoi ! Elle l'a mise !?

-Je n'en sais rien, je ne l'ai pas vue.

Je lui dis cela avec un petit sourire narquois. Son visage devint encore plus rouge et elle me tassa de son chemin, me traitant d'idiote en même temps. Je lui poignai l'épaule et la fit virer de bord pour me faire face. Avant qu'elle ne puisse protester, j'avais la pointe de mon épée effilée à sa gorge.

-Je crois que vous êtes mieux d'oublier toute cette affaire, madame.

Soit la malchance était de mon côté, soit ce que j'ai fait était en tout point un acte public à tous. Les deux en fait. On aurait dit qu'il y avait eu une alerte générale pour le vol que j'avais commis, deux personnes déjà s'était dressé sur mon chemin. Un mélange d'adversité et peut-être, on ne sait jamais, de coïncidence?
Je le toisai; grand, teint bronzé et plus particulièrement, air supérieur.

-Vous êtes de mêche avec ces gens qui m'en veulent? Désolée, mais non, je n'ai point l'intention de m'arrêter comme vous le dîtes si bien.

Sur ce, j'entendis le doux son d'une épée sortie de son fourreau, me retournai et vit la jeune dame d'il y a peu en menacer une autre. Une lueur fila dans mon regard, et je pris mon sabre, fit bien face à cet étranger et assurément décidé à continuer mon chemin.

La femme me dépassa en courant et je n'eus le temps de la rattrapper. Je ne savais pas où elle allait du tout. Dommage, je venais de manquer une autre cible...et probablement une clé importante. Je décidai donc de partir. Rome était bien belle, mais j'avais déjà examiné ses vestiges en profondeur. Aucune trace des objets que je recherchais. Cela confirmait qu'ils avaient été volés. Selon les informations que j'avais, un de ceux-là se serait retrouvé en Angleterre. C'était là que j'irais. Je pris donc l'avion, clandestinement puisque je n'avais pas le goût de passer par toutes ces formalités, même si le seul procédé de passer incognito me fit croire que j'aurais finalement dû entrer normalement. Ma prochaine direction fut Londres.

La foule avançait de plus en plus, et je me retrouvai au plein milieu de celle-ci, la femme rouge encore au bout de mon épée. Maintenant cétait elle qui me souriait.

-Tu te crois tellement intelligente ? Je suis persuadée que tu es en ligue avec cette voleuse !

À ces mots, tout autour de moi sembla devenir muet et en mouvement lent. Je n'entendais plus rien, sauf le battement furieux de mon coeur. Une rage monta dans moi et sembla prendre contrôle de tout mon corps. Elle circulait dans mes veines, me poussant à l'extrême. Cette femme avait osé mettre mon honneur en question !

-Vous ne semblez pas vouloir vivre une longue vie, dis-je, avec une voix égale et controlée, si vous insultez une guerrière de l'armée du plus puissant empire sur la Terre !

J'enfonçai mon arme dans sa gorge et elle s'écroula à terre. Le reste de la foule choisit de partir le plus vite possible, se tenant bien loin de moi. Je pris une grande respiration et partit sur une rue vers la droite, laissant le corps derrière moi sans un seul regard.

Je me relevai encore avec l'aide de la femme orientale qui m'avait foncée dedans il n'y a pas très longtemps. Même pas une heure passé, on s'était rencontrées de la même manière. J'étais presque persuadée qu'elle faisait par exprès, sauf qu'elle n'avait certainement aucune raison de le faire. Suivant sont regard, je remarquai qu'elle redardait le sang sur mon épée. Je relevai un sourcil devant son air amusé et lui dit,

-Ce n'était pas pour toi. Je n'aide pas les voleurs.

Je l'observai un moment, remarquant qu'elle n'avait pas vraiment l'air de quelqu'un qui devait vraiment voler quelque chose. Pas comme les esclaves... Je rajoutai donc, avec un air interrogateur,

-À moins qu'ils aient une bonne raison...

Je sentis une pointe de colère venir me frôler l'esprit quand elle me traita de voleuse, mais je m'efforçai de la faire partir. À mes yeux, c'était une bonne raison. J'admets avoir laisser le champ à mes impulsions lorsque je m'avais approprié cet habit, mais c'était pour retrouver mon identité après tout. Je ne m'avais pas vraiment laisser le temps réfléchir avant de prendre l'armure, mais à vrai dire, maintenant que c'était fait ça ne me dérangeait pas vraiment. Je ne culpabiliserait définitivement pas pour ça.

- Effectivement, je juge que me remémorer mon passé, si pour cela il faut que je je m'empare de certaines choses de cette façon, est une bonne raison.

Je posai à nouveau les yeux sur son épée et une hypothèse me parvint. Si j'avais fait un bon dans le futur, pourquoi pas elle? Je voyais bien que les armes de cette époque était totalement révolues ... Personne ne se promenait avec une épée comme celle-là.

- Simple curiosité, vous venez ... d'où?

Se remémorer son passé ? Alors, peut-être que cette femme vient d'un autre monde, comme moi, et s'est retrouvée ici. Intéressant... Moi qui croyait que les dieux m'avaient envoyée ici en mission pour César... C'est un monde bizarre, après tout, mais, si j'y pense bien, pas si différent du mien. Peut-être que cette femme passe à travers la même chose que moi ? Peut-être que c'est cela qui a entraîné sa question ?

-Je viens de Rome, bien sûr.

Ce n'est pas évident, par mon armure ? Il me semble que notre armée était très connue... non ? Bien, peut-être pas de l'endroit d'où vient cette femme... C'est vrai que plusieurs asiatiques ont dû nous voir avec tous nos voyages sur la route de la soie, mais peut-être qu'elle venait d'un endroit - un temps ? - qui n'a pas connu notre armée... Peut-être que même César n'est pas assez puissant pour conquérir tout, même d'autres mondes et d'autres temps. Alors, c'est sûrement pour cela qu'on m'a envoyée ici ! Pour l'aider à prendre le contrôle ! Peut-être que cette femme saura m'aider ? Cette femme, cette femme, je ne connais même pas son nom et c'est déjà la deuxième fois que je la rencontre. Ça ne peut pas être pour rien que je n'arrête pas de la revoir. Je lui présentai donc ma main pour lui serrer la sienne.

-Moi, c'est Atella Rubellius. Et vous ?